En tant que vice-présidente déléguée aux relations internationales de la ComUE-Université de Lyon, vice-présidente du Nouvel Institut Franco-Chinois et directrice générale de VetAgro Sup, Mireille Bossy a eu l’honneur et le plaisir d’accompagner une mission académique en Chine du Sud, conduite par le nouvel institut franco-chinois en Chine et composée de plusieurs établissements d’enseignements supérieurs du site lyonnais, de représentants de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la métropole de Lyon.
Cette mission s’inscrivait dans le cadre de la reprise des relations entre la France et la Chine après une période de suspension des échanges de trois ans, liée à la crise sanitaire. Les rencontres des plus importantes universités de la Chine du Sud et des consuls de Shanghai et Guangzhou et de leurs équipes ont permis de dresser des éléments de contexte postpandémiques, incitant à repenser nos coopérations franco-chinoises. De plus, ce déplacement a permis de se projeter dans le programme des 60 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la France en 2024.
« J’ai quitté ce pays il y a 18 mois et en cette nouvelle ère post-covid, j’ai eu de mal à le reconnaître.
Comme d’habitude les Chinois ne font rien à moitié et depuis les engagements de Xi Jinping à la COP26 à Glasgow fin 2021 sur l’atteinte de neutralité carbone, le pays a véritablement changé de logiciel et la décarbonation de l’industrie, la lutte contre la pollution en ville, la régulation de l’utilisation des pesticides, le recyclage des polymères.
Les villes se végétalisent, l’essentiel du parc automobile est désormais électrique, rendant les villes beaucoup plus silencieuses.
J’ai ainsi, par exemple, visité le parc agricole de Nankin sorti de terre il y a quelques mois. C’est un projet d’envergure nationale, énorme, accueillant des laboratoires, des démonstrateurs, bureaux, immeubles d’habitation, écoles internationales et déjà 139 entreprises chinoises et étrangères, le tout dédié aux innovations technologiques dans les domaines de la smart agriculture et l’agriculture de précision. Des ingénieurs expérimentent de nouvelles technologies en matière de traçabilité des produits avec, par exemple, l’identification faciale des porcs, de nouvelles technologies de culture maraichères hors sol, d’élimination et recyclage des plastiques utilisés agriculture.
Nous allons organiser avec le Nouvel institut franco-chinois une visite d’entreprises agricoles françaises pour évaluer les opportunités de ce marché. En termes de recherche appliquée et de stages pour nos étudiants, il y a aussi de belles opportunités que nous pourrions étudier.
J’ai également pu visiter à Shanghai, l’Institut de la santé globale, qui souhaiterait initier des coopérations et des échanges avec nous. Ils ont montré un grand intérêt pour notre Master One Health.
Les autorités municipales de Nankin ont renouvelé leur souhait de créer un laboratoire de sécurité sanitaire des aliments franco-chinois. Ce laboratoire expérimental aurait pour objectif de développer à Nankin, de façon volontaire pour leurs entreprises agro-alimentaires, le référentiel de normes européennes sur la sécurité sanitaire en espérant ainsi gagner la confiance des consommateurs dans les produits alimentaires chinois, qui font l’objet de scandales sanitaires réguliers. Une délégation chinoise se rendra à Lyon lors du colloque Iswavld que VetAgro Sup organise, et à cette occasion la présentation d’un séminaire sur ce sujet.
Voici pour quelques-uns des sujets abordés lors de cette visite.
Depuis plusieurs années, la ComUE-UDL a fait de la Chine une des destinations prioritaires. Plusieurs de ses établissements d’enseignement supérieur y ont d’ailleurs des collaborations. Peut-être pourrions-nous aussi créer des liens ? En tout cas la Chine de l’après COVID sollicite les coopérations internationales. A ce titre, l’Université de Guangzhuo nous propose d’intégrer son alliance internationale, rassemblant les universités de nombreux pays.
Avec plus d’1,5 milliard d’habitants, difficile d’ignorer ce pays qui nous a déjà démontré que ce qui s’y passe peut avoir de graves conséquences sur le reste de la planète.
Connaître sa culture, comprendre ses enjeux politiques et économiques donne des clés intéressantes pour réfléchir au positionnement de notre pays et de l’Europe dans l’échiquier du monde. »