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Entre santé globale et projet entrepreneurial

Développer une nouvelle gamme alimentaire protéinée à base d’insectes… tel est le projet de nos deux étudiants Florent Marville et Florent Carrot qui ont reçu le prix Pépite 2022 !

Grâce à un module entrepreneurial, ces deux étudiants ingénieurs agronomes ont pu réfléchir à un concept alliant environnement, santé humaine, alimentation et sport. Ils ont ainsi mis au point le projet Horizon SSE (Santé, Sport, Environnement) qui a été désigné parmi les 5 lauréats régionaux du prix Pépite. Dans cet interview, ils nous expliquent leur parcours, leur projet et comment ils gèrent leur statut d’étudiant-entrepreneur.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Florent Carrot, j’ai 22 ans et je suis originaire de Saint-Etienne (42). Avant d’intégrer le cursus d’ingénieur agronome à VetAgro Sup en 2020, j’ai obtenu un DUT (Diplôme Universitaire de Technologie) Génie Biologie option Génie de l’Environnement.

Je me présente, Florent Marville et je suis âgé de 23 ans. Natif de Vendôme (41), j’ai suivi une CPGE (classe préparatoire des grandes écoles) BCPST (Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre) et j’ai ensuite intégré la formation d’ingénieur agronome de VetAgro Sup en septembre 2020.

Comment en êtes-vous arrivés à vous lancer dans un projet entrepreneurial ?

Le projet Horizon SSE, dont le nom est amené à évoluer courant 2023, est officiellement né en mars 2021 grâce à un module entrepreneurial où nous avons ont pu confronter nos valeurs et idées. Ainsi, il nous est apparu essentiel d’agir et de concevoir quelque chose de nouveau, d’ambitieux. Le cursus d’ingénieur agronome de VetAgro Sup nous a permis de développer et d’approfondir cette idée grâce à de solides connaissances sur la thématique « One Health ». Notre projet est basé sur des notions de santé humaine, d’alimentation, de sport et de protection de l’environnement. En approfondissant cette thématique, l’idée nous ait venu de développer une nouvelle gamme alimentaire protéinée à base d’insectes.

En quoi consiste votre projet Horizon SSE ?

A travers ce projet, nous cherchons à toucher le public le plus large possible, de façon à avoir un impact significatif sur la santé et sur l’environnement. Nous disposons d’une source de protéines bien moins polluante et plus durable que le modèle d‘élevage actuel (bovin, porcin…). L’insecte étant une bonne alternative protéique, plus respectueuse de l’environnement, nous pensons que notre produit aura sa place dans les rayons de la grande distribution et pourquoi pas dans la restauration collective. Notre objectif principal est que ces produits soient accessibles facilement aux personnes sensibles à leur consommation, qui recherchent des produits à forte valeur ajoutée pour leur santé, sans pour autant avoir un impact environnemental négatif.

Aujourd’hui, nous avons imaginé différents formats adaptés au mode de consommation actuel, comme le snacking ou encore des formes de « falafels », qui sont largement présents dans nos rayons. Ces produits répondront quoi qu’il en soit à des objectifs nutritionnels, organoleptiques (caractéristiques perceptibles par les organes des sens, particulièrement goût et odorat) et environnementaux, en offrant un prix compétitif, pour que cette nouvelle gamme soit accessible à tous.

Quel est le caractère innovant de votre produit ?

L’innovation réside ici dans l’utilisation d’insectes en guise de matière première. Encore difficile à accepter dans notre culture occidentale, ce type de produits, pourtant grandement consommé dans d’autres parties du monde, n’est que très peu présent voir absent dans la grande distribution. Les élevages actuels sont utilisés pour l’alimentation animale ou encore la fertilisation azotée des sols.

Quel est le lien entre votre projet entrepreneurial et la formation d’ingénieur agronome que vous suivez actuellement ?

Florent Carrot

Au cours de mon cursus scolaire, j’ai pu acquérir des compétences théoriques en termes de protection de l’environnement dans les domaines de la biologie, de la chimie et de l’agronomie. Aujourd’hui je m’améliore en gestion économique, organisationnelle et décisionnelle à travers ma formation d’ingénieur d’agronome et les différents travaux de groupes auxquels je prends part. Mes compétences pratiques ont été développées lors de mon DUT génie biologique option sciences de l’environnement et de mes diverses expériences professionnelles en tant que stagiaire (traitement des eaux polluées, assistant chef d’exploitation agricole et optimisation d’une chaîne de production agroalimentaire). Grâce à ces expériences, j’ai aujourd’hui la capacité d’étudier un problème dans sa globalité en reliant chacune des sous parties qui composent un système. Je suis apte à m’organiser et à prendre des décisions lorsque cela est nécessaire. Mon sang froid me permet de rester calme et de préserver ma lucidité.

Florent Marville

L’acquisition de mes compétences peut être divisée en 2 parties, à l’image de mon cursus scolaire post-bac. Après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai effectué une CPGE BCPST. Au cours de cette formation, j’ai pu développer mes compétences dans les domaines de recherche, analyse/compréhension et mémorisation d’informations. S’en est suivi mon entrée en école d’ingénieurs agronomes, grâce à laquelle j’ai pu développer mes compétences humaines et pratiques. Les stages effectués pendant mon cursus d’ingénieur agronome (assistant chef d’exploitation, responsable production et team manager) m’ont permis de mettre en application mes compétences théoriques dans la gestion de problèmes, d’équipes et la gestion financière. Mes engagements parallèles au sein de la réserve opérationnelle de la Gendarmerie Nationale ou en tant que président de l’association sportive du campus agronomique m’ont permis de renforcer un certain nombre de notions telles que le sens de la rigueur et de la communication. Mes forces résident particulièrement dans ma rigueur, mon sens de l’analyse et mon objectivité.

L’obtention de ce prix est-il un levier dans l’avancée de votre projet ?

Ce prix constitue une belle mise en avant pour notre projet. Il nous offre plus de légitimité et c’est très motivant pour la suite de notre aventure. Voir que les gens croient en nous est quelque chose de très stimulant qui donne envie de continuer à donner le meilleur de nous-même. Nous espérons continuer sur la même voie avec d’autres concours pour développer la visibilité du projet ainsi que des aides économiques pour financer la conception du logo, nos études sur les produits, l’approvisionnement en matière première… Et à long terme, nous l’espérons, le lancement de notre société.

Quelle suite envisagez-vous ?

A court terme, nous allons continuer de développer notre projet à travers notre PCI (Projet Commun Ingénieur) en redéfinissant précisément qui sont nos clients pour adapter au mieux notre offre (quels produits ? quel nom d’entreprise ? …). Nous allons également travailler sur le sourcing de notre matière première (insectes et légumineuses) pour être plus cohérent dans notre démarche générale (respect de l’environnement, des circuits courts…). Ce travail sera poursuivi lors de notre stage de fin d’étude qui nous permettra d’aller beaucoup plus loin dans l’élaboration de notre business model ainsi que dans la conception des aliments.

Après quoi, nous envisageons de rejoindre un incubateur pour donner vie à ce projet en montant notre propre entreprise où un soutien économique sera plus que nécessaire.

Avez-vous rencontré des difficultés ?

Sans l’ombre d’un doute oui, au quotidien. Nous remettons en question sans cesse nos acquis pour être sûr de ne manquer aucun point essentiel à la viabilité de ce projet. Il est également parfois difficile de gérer la dualité école d’ingénieur et étudiant entrepreneur. Mener un projet de cette envergure en même temps que nos études est très chronophage. Il est donc difficile d’accorder du temps à nos activités personnelles.

Actuellement, il est compliqué de trouver de la matière première de qualité alimentaire autorisée pour l’alimentation humaine mais nous avons récemment trouvé un partenaire à travers notre PCI que nous réalisons dans le cadre de nos études à VetAgro Sup.

De plus, nous rencontrons une difficulté pour mener une veille réglementaire rigoureuse. En effet, étant encore étudiants nous ne pouvons pas accorder 100% de notre temps à notre projet. Nous passons donc probablement à côté d’un grand nombre d’informations en ce qui concerne la règlementation du monde de l’insecte.

Selon-vous le statut d’étudiant-entrepreneur est-il un atout pour le développement de compétences ?

Oui, incontestablement, le statut d’étudiant entrepreneur et les enseignements donnés par le Clermont Auvergne PEPITE est d’une grande aide pour le développement de notre projet :

  • L’accès à un réseau que nous n’avions pas auparavant
  • Une visibilité accrue grâce aux concours
  • Des informations sur les grandes tendances du moment
  • Une meilleure maîtrise de notre image
  • Une expertise fréquente sur la gestion et l’avancement du projet