Joanna Messager est manipulatrice en électroradiologie médicale au service d’imagerie médicale du centre hospitalier universitaire vétérinaire de VetAgro Sup (CHUV). Après avoir obtenu son diplôme au CHU de Rennes en février 2021 et pratiqué son métier au cours de stages en milieu hospitalier, elle intègre rapidement les équipes du campus vétérinaire. Découvrez en quoi consiste son métier et quel est son quotidien.
En quoi consiste le métier de manipulatrice radio ?
Ma formation de manipulateur/rice en électroradiologie médicale m’a formé à la réalisation d’investigations en médecine nucléaire, électrophysiologie ou imagerie médicale (radiologie classique, scanographie, IRM). Sous la responsabilité du médecin ou du vétérinaire, nous pouvons aussi participer à l’application de traitements en radiothérapie. Nous nous concentrons sur la partie technique de l’électroradiologie, hygiène et asepsie du bloc, hygiène de table puis la réalisation même des radios. Nous réalisons également des tâches de secrétariat, de gestion de stock en pharmacie et encadrons les étudiants dans leur formation.
Pourquoi avoir choisi l’imagerie en milieu vétérinaire et quelles sont les qualités nécessaires à ce métier ?
J’ai choisi le milieu vétérinaire car j’aime particulièrement le contact et la relation avec les animaux. Personnellement, je suis en charge des radiographies sur petits animaux mais j’ai également deux collègues en charge des scanners sur petits animaux et des radiographies et IRM sur grands animaux, comme les équidés.
Selon moi, la principale qualité d’une manipulatrice radio, que ce soit pour les animaux ou les humains, c’est la patience. Il faut savoir rester calme et prendre le temps, d’écouter, d’expliquer, d’attendre que l’anesthésie fasse correctement effet… Tout comme en médecine humaine, il faut aussi avoir à cœur d’aider les autres et de soigner.
Comment se passe les séances de radio ?
Nous sommes rarement en contact direct avec les propriétaires, à part si l’un d’eux nous appelle directement afin d’obtenir une radio précise. Les patients sont pris en charge par les internes, les étudiants ou directement par un vétérinaire enseignant. Ces derniers déposent ensuite une demande auprès du service de radiologie et sont appelés dès que possible avec l’animal pour le passage de la radio.
En fonction de la radio réalisée, l’animal peut être anesthésié ou non. Nous essayons d’éviter les anesthésies notamment sur les radios du thorax ou de l’abdomen mais il faut parfois recourir à un sédatif léger car l’animal doit être le plus détendu possible pour qu’il se sente bien et que les images soient précises et bien interprétables. Pour les radios ostéoarticulaires, par exemple le coude, l’anesthésie est préférable pour éviter de mettre trop en tension les membres de l’animal et de l’obliger à ne pas bouger pendant un certain temps. Lorsqu’ils ne sont pas anesthésiés, les animaux sont maintenus par les internes ou les étudiants équipés de matériel de radioprotection (tablier plombé, gants, lunettes…). L’interprétation des données de radiologie sont ensuite effectuées par des vétérinaires spécialisés en imagerie médicale.
Que l’animal soit conscient ou non, nous faisons attention à ses mouvements et à son confort tout au long de la prise en charge. Une salle de réveil se trouve à proximité et le patient est accompagné par les étudiants ou les internes dès son réveil avant de rejoindre ses propriétaires.