En supplément des soins individuels à apporter à leurs animaux, nombreux sont les éleveurs qui émettent le besoin de suivi de leur troupeau avec notamment des conseils en reproduction, en nutrition, en qualité du lait, en gestion du parasitisme, en affections podales… Le conseil fait ainsi partie des attentes de l’éleveur envers le vétérinaire. Conscients des défis auxquels les éleveurs sont confrontés (être rentables tout en respectant le bien-être animal, la santé publique et l’environnement), des programmes de conseils vétérinaires ont été développés pour les troupeaux d’animaux de production, intégrant la gestion de la santé, du bien-être et de la production du troupeau. Ce conseil en élevage délivré par un vétérinaire est appelé « médecine de troupeau ».
De quoi s’agit-il exactement ?
A la demande de l’éleveur, le vétérinaire s’attache à répondre aux différents problèmes rencontrés dans son exploitation, que ce soit pour la santé des animaux d’élevage, pour leur performance ou pour l’amélioration du bien-être des animaux. Le vétérinaire travaille donc au sein d’un trinôme avec l’animal et l’éleveur. Par exemple lors du suivi d’un troupeau de vaches laitières, le vétérinaire se basera sur des indicateurs précis à observer aussi bien sur l’animal (l’état de propreté des vaches, l’aspect des bouses, la note d’état corporel, le score de boiterie, le remplissage du rumen) que sur l’environnement (ambiance du lieu de vie, confort de la litière, aspect de la ration, pratiques de l’éleveur) et sur les résultats de production (quantité de lait, réussite à la reproduction…). Il tâche de mettre en évidence les évolutions entre deux visites d’élevage et les paramètres explicatifs de ces évolutions. La phase d’observation des bovins est une étape primordiale de la visite. Elle peut se faire au moment de la traite, aux cornadis, ou lorsque les vaches sont au repos. Le suivi d’élevage se poursuit lors du retour à la clinique par la rédaction du compte rendu qui fera apparaître le bilan de la visite et les actions préconisées. Le vétérinaire s’appuie pour cela sur les différentes données récoltées en les comparant avec les visites précédentes. Les graphiques ou tableaux permettent une meilleure visualisation de l’évolution, à destination de l’éleveur. La hiérarchisation des actions est importante et doit tenir compte de la discussion avec l’éleveur.
Au sein de VetAgro sup, comment cela fonctionne-t-il ?
Sur le campus vétérinaire de VetAgro sup, la médecine des troupeaux est un enseignement dispensé aux étudiants vétérinaires en dernière année du tronc commun (A6). Synthèse des enseignements de production animale (alimentation, zootechnie, pathologie du bétail, reproduction…), ce cours permet notamment aux étudiants d’étudier l’animal non plus individuellement mais à l’échelle du troupeau. Pour cela, les étudiants, par groupe de 10, participent à deux semaines centrées sur des visites d’élevages laitier, aviaire et porcin afin de mettre en application une démarche diagnostique en conditions réelles, selon une méthodologie rigoureuse. L’enseignement de médecine des troupeaux, dispensé à VetAgro Sup par une équipe de six enseignants-chercheurs et de deux praticiens hospitaliers, consiste ainsi à identifier les points à améliorer dans un élevage, les facteurs de risque associés et ainsi à mettre en place des actions correctives afin d’améliorer la santé, les performances et le bien-être des animaux, en prenant en compte le système de décision et de production de l’exploitation agricole. Cet enseignement se veut concret et réel. Il est rendu possible grâce aux partenariats tissés depuis plus de 15 ans entre les enseignants et des éleveurs qui ont la gentillesse d’accueillir les étudiants pour contribuer à leur formation et entre les enseignants et les vétérinaires praticiens au cœur de la réalité du terrain.
La médecine des troupeaux à VetAgro Sup est aussi un service proposé aux éleveurs en lien avec leur vétérinaire traitant. Que ce soit dans le cadre d’un suivi de reproduction mensuel, d’un suivi qualité du lait ou plus ponctuellement dans l’année pour la gestion du parasitisme ou d’un trouble de santé émergent, le Docteur Pauline Otz (praticienne hospitalière) peut intervenir en élevage, accompagnée de deux étudiants en fin de cursus et d’un interne. Partenaire de l’éleveur, le vétérinaire travaille en concertation avec les autres intervenants de l’élevage qu’il accompagne pour une amélioration progressive grâce à des recommandations à court, moyen et long terme, en considérant l’animal, les performances économiques de l’élevage et les attentes de l’éleveur.