À presque 10 000 km du campus vétérinaire de VetAgro Sup, dans la banlieue Nord de Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, l’une de nos étudiantes est allée prêter main forte à une association de lutte contre le trafic de la faune sauvage autochtone. Entre coatis, jaguars et singes capucins, retour sur une expérience insolite.
Peux-tu te présenter et décrire ton parcours ?
Je m’appelle Aziliz Norroy-Le Cieux et je suis étudiante en deuxième année d’études vétérinaires à VetAgro Sup. J’ai intégré l’école en 2018 via le concours B, à l’issue d’une licence en Sciences de la vie.
Que souhaites tu faire à l’avenir ?
Je souhaite me spécialiser en médecine zoologique, probablement auprès de la faune sauvage captive ou des nouveaux animaux de compagnie (NACs).
Pourquoi avoir choisi ce stage en Bolivie ?
Je suis particulièrement touchée par les problématiques inhérentes à la détention ou à la réintroduction d’animaux sauvages. Je cherchais donc un stage sur cette thématique, si possible dans une structure étrangère. J’ai finalement répondu à un appel à candidatures sur le site d’une association, l’Abeille asso, qui nous avait été conseillée à l’Ecole lors d’une réunion de début d’année et je me suis lancée dans l’aventure.
Peux-tu nous présenter le refuge et décrire ton expérience ?
Ser Fauna est une association d’une dizaine de membres, qui recueille les animaux saisis par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le trafic. Ils déploient passion et énergie à soigner et offrir les meilleures conditions de vie possible à ses animaux souvent traumatisés avec malheureusement peu de moyens et de perspectives de réintroduction.
J’ai rejoint le refuge avec beaucoup d’enthousiasme mais sans savoir quelles missions allaient m’être confiées et comment j’allais pouvoir être utile. Une fois sur place, on m’a demandé de participer à la vie du refuge en effectuant des tâches variées, allant de la préparation des rations alimentaires, au déparasitage des aras et toucans, en passant par le contrôle de la hernie d’un puma. Il m’a également été permis de réaliser un projet de mon choix, lequel s’est porté sur l’enrichissement de la cage de Jack, un renard de Magellan présentant des comportements stéréotypés dus à sa captivité. C’est finalement ce sur quoi nous avons travaillé la majorité du séjour avec une équipe de quatre étudiants bénévoles, originaires de Bolivie, du Mexique et de France.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée durant ce stage ?
Ce qui m’a le plus frappée est le dévouement de l’équipe du refuge à la cause de ces animaux rescapés, et les difficultés quotidiennes auxquelles ils doivent faire face. C’est un travail qui demande une capacité d’adaptation et une volonté indéfectible. Cela exige d’évoluer avec peu de ressources et dans des conditions précaires, mais cela enseigne également à se renouveler sans cesse, en se surpassant et en faisant beaucoup travailler son imagination !
C’est une expérience à la fois professionnelle et humaine que je recommande à chacun.