Louis Suc, apprenti en 1ère année de notre cursus ingénieur agronome, a participé cette année, avec son meilleur ami Tomas Rosa, au raid du 4L Trophy pour l’Afrique du 5 au 15 mai 2022 à bord de la mythique et passe-partout Renault 4L. Exclusivement réservé aux jeunes entre 18 et 28 ans, le 4L Trophy est le plus grand rallye du monde pour cette tranche d’âge. Superbe périple entre amis, le 4L Trophy porte également des valeurs fortes de solidarités, entre les participants et envers les populations locales. Il donne notamment l’occasion aux participants d’accomplir une mission engagée et durable auprès de l’association Enfants du désert (soutien à la scolarité dans la région sud-marocaine et dons permettant la construction d’écoles et de bâtiments sanitaires dans les villages) et de la Croix Rouge française (soutien alimentaire). L’équipage de Louis a ainsi transporté 40kg d’affaires scolaires, 12 kg d’affaires de sport et 10kg de nourriture. Désireux de vivre une aventure unique, de rencontrer d’autres équipages, de découvrir des nouveaux paysages tout en participant à une action humanitaire, Louis nous raconte son périple durant ces 10 jours de voyage.
Mardi 3 mai
Top départ
« Ça y est, nous avons eu nos convocations pour les vérifications techniques de l’organisation du 4L Trophy ! Nous sommes partis de Domart ce matin pour les contrôles, qui auront lieu le 5 à 8h50. Nous avons parcouru 540km en 8h de route. En passant par Rouen, Chartres, Tours et ce soir, nous sommes à Poitiers. Jusqu’ici aucun souci sur la voiture, elle se conduit toute seule. »
Mercredi 4 mai
Biarritz
« Nous sommes bien arrivés à Biarritz après 1 030 km et 15h de routes. Au bout de 700 km nous avons rencontré 4l.blondie.zz avec qui nous avons fini la route. Le soir, ils nous ont gentiment invité à dormir sur leur emplacement de camping juste à côté du point de rassemblement. Là-bas nous avons rencontré de nombreux autres équipages de France, de Belgique et de Suisse. »
Jeudi 5 mai
Top départ, direction l’Espagne par le Pays Basque : San Sebastian, Bilbao, Burgos puis Salamanca pour passer la nuit
« C’était le passage crucial pour vraiment entrer dans le raid. Les contrôles mécanique et administratif. Nous sommes passés aux contrôles techniques avec seulement une remarque sur une légère perte d’huile moteur. À surveiller. Dans l’après-midi nous avons fait la rencontre de trois autres équipages avec qui nous avons parcouru les 300 derniers km et la soirée. »
Vendredi 6 mai
Départ à 8h, direction Algeciras
« À part une petite panne sans conséquence chez nos coéquipiers, les voitures tiennent le coup mais on commence à rentrer dans le dur. 27°C à l’ombre et des pentes qui nous ralentissent à 70 km… Nous avons traversé des montagnes, des zones quasiment désertiques, des étendues de chênes et le parc national Alcornocales pour arriver à Algerciras vers 18h après 560 km pour une première nuit en campement plutôt agitée et pleine de bonne ambiance. »
Samedi 7 mai
Matinée de repos avant la traversée du détroit de Gibraltar
« Nous en avons profité pour ranger la voiture et faire des vérifications avant le Maroc. À 11h30, briefing d’avant départ avec les dernières consignes. Avec pas mal de retard mais après avoir fait toutes les démarches administratives, nous avons embarqué et sommes arrivés à Tanger vers 20h. De là, nous sommes allés au campement de Rabat. »
Dimanche 8 mai
Départ à 9h pour 277 km vers Boulajoul au pieds de l’Atlas
« Petit à petit nous avons quitté l’autoroute pour les routes de montagnes du moyen Atlas. Jusque-là, la végétation est encore bien présente mais le soleil est vraiment pesant en milieu de journée.
Nous sommes arrivés vers 16h sur le campement. Une vue magnifique entre les deux chaines de montagnes, dans une immense vallée désertique. Toujours aucun vrai problème mécanique, juste quelques petits soucis électriques sur les phares. Par précaution concernant les températures à venir, nous avons profité de la soirée pour retirer le calorstat et perdre quelques degrés dans le moteur. »
Lundi 9 mai
Départ à l’aube dans les 50 premiers équipages pour une traversée de la vallée puis du haut Atlas, (jusqu’à 1900 m) et redescente vers les gorges du Ziz
« C’était le programme idéal. En réalité, à 2 km du sommet, vers 9h, nous avons été arrêtés par une belle explosion sous le capot. Garé sur le bord de la route nous constatons les dégâts avec l’aide des mécaniciens de l’organisation. Un mauvais contact de fusible a empêché les ventilateurs de se mettre en route quand il fallait. Dans la montée, le moteur a chauffé, le joint de culasse a lâché, ce qui a fait monter la pression dans le circuit de refroidissement. D’où l’explosion… En 2h30, le joint et la durite sont remplacés et le moteur sort mieux réglé qu’avant, au moins 50ch de plus. Un grand merci aux deux mécaniciens du staff !
Nous repartons dans les 50 dernières voitures. Et quelques heures après nous arrivons enfin sur la piste vers 14h45. Mais rapidement nous sommes coincés dans les bouchons… au milieu du désert. Une longue fille de 4L attend son tour pour passer le premier bac à sable. Après 1h30 sous le soleil, nous passons sans soucis. Et nous arrivons enfin à Merzouga pour déposer les dons scolaires et sportif au pieds des dunes. »
Mardi 10 mai
Départ à 9h pour la première boucle de Merzouga
« La moitié des équipages font le même parcours que nous. L’autre est partie sur la boucle que nous ferons mercredi. Après 10 km, les 4L s’alignent devant un grand bac à sable où plusieurs voitures sont coincées. Certains essayent de couper la queue en contournant mais ils sont coincés aussi rapidement. En attendant notre tour, nous poussons les autres. Puis, comme tout le monde, nous nous ensablons… La suite de la piste se passe bien, même si la voiture est fortement secouée par les tôles ondulées. Les plaques de protection de chez Bardoux mécanique résistent parfaitement aux obstacles. Encore merci à eux. Aujourd’hui le vent nous évite les fortes chaleurs mais il nous envoie des rafales de sables qui envahissent tout l’habitacle et piquent les yeux. »
Mercredi 11 mai
Deuxième boucle de Merzouga
« Alors que nous faisions les vérifications de routine à 8h30 pour un départ 2h plus tard, nous remarquons qu’il n’y a quasiment plus de liquide de refroidissement. La fuite est vite trouvée au niveau du radiateur. C’est très léger mais ça goutte. Un équipage nous donne un bidon de stop fuite et c’est reparti pour 94 km de piste caillouteuses. Toujours de très beaux paysages mais moins de bac à sable que la veille. Nous avons tout de même réussi à nous ensabler, pile à 12h. Après manger, nous avons pu en sortir et arriver au campement vers 16h. Lors des vérifications du soir, nous avons remarqué une grosse usure irrégulière de nos pneus arrière. Il faudra les changer pour rentrer ! »
Jeudi 12 mai
Dernière ligne droite, l’étape Marathon, 600km direction Marrakech avec nuit en autonomie dans le désert
« Nous sommes partis à 9h avec deux équipages que nous suivons depuis trois jours. Un peu de route et nous revoilà sur les tôles ondulées et les cailloux. Vers 16h, après les avoir perdus de vue, nous retrouvons les deux équipages sur le bord de la piste. Une des deux voitures a le châssis cassé (le tirant de chasse). Nous attendons durant 4h les mécaniciens qui sont les seuls à pouvoir faire la soudure et préparons le campement au milieu de nulle part. Puis vers 20h une voiture de l’organisation nous explique que nous sommes les derniers et qu’ils vont nous accompagner de nuit pour rejoindre un petit campement plus loin. Nous laissons l’équipage au châssis abîmé qui doit attendre les soudeurs. Le campement que nous rejoignons et fait avec les dernières voitures et il y a de la casse (châssis, carburateur, pneus…), mais les mécanismes sont là. On installe le campement autour d’un feu et on discute des galères de mécanique. Le deuxième équipage avec qui nous roulons arrive de nuit, vers 22h. Le châssis est réparé. Demain départ 6h pour rattraper le retard et arriver à Marrakech. »
Vendredi 13 mai
Dernier jour, il reste 70 km de piste jusqu’à Tazzarine, puis 400 jusqu’à Marrakech
« Nous partons aux aurores (6h20) toujours accompagnés des deux autres équipages. Vers 8h nous sommes à Tazzarine, c’est la fin de la course. Nous reprenons en direction du Haut Atlas. Les premières montées sont difficiles. Un des deux équipages a des difficultés. Ils ont des trous dans l’accélération. Ça va jusqu’à les arrêter en plein virage, sans visibilité. On décide de se garer pour attendre les mécaniciens qui ouvriront le carburateur pour le nettoyer. Un peu plus loin l’équipage remarque une fuite d’huile et arrive à rallier un PC méca dans l’après-midi qui leur explique que la fuite n’est pas trop grave et qu’ils peuvent continuer. »
« Après cet arrêt au PC méca, on reprend la route en direction du col de Tichka (2260 m d’altitude). La montée est très dure pour les voitures. Il y a des camions surchargés qui roulent à 20km/h et des voitures qui doublent n’importe où. Au Maroc les lignes blanches ne sont qu’indicatives. À quelques kilomètres du col, c’est notre carburateur qui faiblit. Lui aussi a pris la poussière dans le désert. Heureusement, nous en avons un de rechange, nous nous arrêtons et le changeons en 30 min.
Puis nous enchainons sur la descente de l’Atlas vers Marrakech. Il est déjà presque 18h. On approche de Marrakech de nuit, la route est difficile, il y a beaucoup de voitures, des mobylettes sans phare et des vélos à contre sens… Mais nous avons réussi, nous sommes arrivés au circuit vers 21h !
OBJECTIF ATTEINT ! »
Partenaires de l’équipe :
P.A.M.M, Flixecourt, magasin d’outillage agricole
Société Vitadis, Flixecourt, société de transports routiers et stockage de marchandises
Entreprise JBD, Flixecourt, spécialiste de l’ameublement depuis 1995
Bardoux mécanique, Flixecourt, mécanique de précision et usinage de pièce
Entreprise Boudier, Amiens, aménagement extérieur
Flet Couverture, Prouzel, Couverture
Garage Maupin, Vignacourt, Garage Renault
Le Kiosque à Pizzas, Flixecourt, Pizzeria
Vert’tige, Vignacourt, Fleuriste
Vision Plus, Flixecourt, Opticien
Mairies de Domart-en-Ponthieu et Flixecourt